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  • Photo du rédacteurMichel Tanguy

Les trois portes du burn-out

Dernière mise à jour : 16 nov. 2020

Après un burn-out, la victime a trois choix : mourir, vivre moins ou bien vivre davantage. Ce sont comme trois portes bien distinctes qu’elle peut choisir d’ouvrir. Mourir, en retournant au travail alors que son corps dit stop ; pousser l'effort jusqu'à l'extinction (AVC, crise cardiaque, suicide...). Vivre moins, en ne tirant pas les bonnes leçons du burn-out : blâmer uniquement l'entreprise ou le système, ne voir dans son burn-out qu'une épreuve douloureuse et non une opportunité bienvenue pour tenir enfin compte de ses besoins essentiels. Mais sans idéalisation toutefois : car le choix d’ouvrir la 3e porte pour une personne en burn-out peut s’avérer plus difficile que d’ouvrir les deux premières ! Le chemin pour vivre davantage n’est pas simple et passe par un dépouillement de soi qui réclame courage et patience. Et quand on a tellement dépouillé il est parfois difficile de reconnaître dans ce qui reste l’être sacré à partir duquel peut renaître une vie plus alignée, plus complète et plus heureuse.

« Je ne suis que ça ! ». Comme je me souviens encore de ce cri du cœur au sortir d’une Respiration Holotropique ; et Bernadette BLIN, formidable psychothérapeute transpersonnelle, me prenant dans ses bras et me disant pour compléter : « Oui… Et tu es tout ça aussi ! ». Le thérapeute transpersonnel a une foi inébranlable en l’humain : bienveillant mais aussi volontaire, il ne lâche pas l’autre, a confiance que les ressources existent en chacun pour guérir, grandir et se réaliser.

La guérison d’un burn-out est un chemin de réalisation de soi. On soigne d’abord la maladie (les symptômes) puis on adresse l’opportunité d’actualisation et de changement qui nous est proposée. Cette deuxième étape est indispensable si on ne veut pas rechuter. Passer de victime à « auteur de sa vie », c'est-à-dire sujet de ses propres choix existentiels et spirituels. La correction de la trajectoire est longue. Les thérapies transpersonnelles incluant les Etats Modifiés de Conscience permettent d’accompagner au plus près et au plus vite ce chemin de transformation et de réalisation de soi.

Je suis profondément conscient de la responsabilité qui m’incombe maintenant que j’accompagne à mon tour des personnes en burn-out. La guérison durable du burn-out va passer par le lien avec le thérapeute et avec toute une équipe pluridisciplinaire qui va accompagner la personne. Je n’hésite pas à lui conseiller à la hauteur de ses moyens financiers de s’entourer d’une « dream team » : médecin (généraliste ou psychiatre), psychopraticien/thérapeute, masseur, ostéopathe, naturopathe, coach professionnel, etc. J'adore cette citation d'Ariane DUBOIS qui raconte dans "Ne t'inquiète pas, tout va bien", avec finesse, humour et bon sens, la traversée de son propre burn-out : « Heureusement, le burn-out a cet avantage de réduire en cendres ces ignorances dont on a fait nos croyances. Et comme on ne croit plus rien, on refait ses premiers pas sur le chemin du savoir. Il faut bien sûr des parents pour nous tenir la main, à la seule différence que cette fois, on peut les choisir. Et même pas la peine de se cantonner à deux ! »

J’aide mes clients en burn-out à mieux se connaître, car tel est le point de départ pour découvrir ce qu'on n'est plus, repérer son centre vital, perdu de vue depuis trop longtemps, et entamer le chemin de renaissance. C’est incontestablement l’expérience du non-sens du burn-out qui conduit les victimes à chercher le sens de leur vie. Ensuite chacun peut se reconnaître (ou pas), accepter le voyage solitaire du héros, de l’individuation (ou pas). Ce chemin passe par un approfondissement, un travail volontaire et parfois pénible de dépouillement et de quête pour tenter de saisir en soi-même le germe présent de sa mission d’incarnation. Je propose un travail presque alchimique où il s’agit de repasser par toutes les couleurs de l’œuvre de sa vie, en n’oubliant pas les plus noires. Comme dans "Les Noces Chymiques"de Christian ROSENCREUTZ, où l'invité est accueilli avec un Congrulator et Condoleo (Félicitations et Condoléances).

Je ne suis qu’un humble passeur, qui ai parcouru ce chemin avant mes clients. Chercher son être n’a pas besoin d’être un travail d’ermite solitaire - qui plus est, blessé, déjà isolé par un burn-out : je le répète, je crois au travail d’équipe. Je me garde bien d’ailleurs de penser que ce sont uniquement les techniques ou les exercices proposés dans nos séances qui vont permettre à mes clients de trouver leur être véritable. Je me vois plutôt comme celui qui peut les préparer au chemin, les équiper au mieux, leur donner boussole et gourde, et être régulièrement à leurs côtés, présent, attentif et aimant. Je les aide parfois telle une carte, mais je ne suis pas le territoire. Je les aide parfois à se relever mais je m’autorise aussi à douter, et je les encourage toujours à suivre leur chemin plutôt qu’à imposer le mien. Je les aide surtout dans l’accueil et la relation inconditionnels, car j’ai cette intime conviction que l’humain ne progresse que dans l’échange avec d’autres humains. Et je n’oublie pas que le chercheur de vérité ne peut pas décider de trouver mais doit plutôt se laisser trouver. Rien de mieux, à mon sens que les Etats Modifiés de Conscience pour s’en remettre à une écoute bien plus vaste, plus juste. Et traverser vers la rive bleue.





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