Oui. Je ne suis pas médecin mais là n'est pas le problème. J'explore et me forme sur le burn-out depuis 5 ans, d'abord en tant que victime puis en tant que professionnel de l'accompagnement. Et je partage mon point de vue sans ambiguité : oui le burn-out est bien une maladie. Je soutiens même qu'il est primordial pour la victime d'accepter sa maladie le plus vite possible: le chemin de guérison est déjà suffisamment long, sans avoir besoin de le ralentir en entretenant le déni de la maladie. On soigne mieux quand le diagnostic est clair, précis et partagé par tous
.
Soyons juste logiques: le burn-out est une dépression d'épuisement; pour être très précis c'est donc 1- une dépression; 2- de forme particulière, liée à un épuisement (en majorité professionnel, mais parfois parental ou affectif). La dépression est une maladie psychique, pas de débat : elle est référencée dans le DSM, bible des désordres psychiques. Les professionnels de santé et de l'accompagnement confrontés aux cas de burn-out diront même que c'est une des formes les plus sévères de la dépression. Donc, pour moi, fin de discussion. Nous avons la responsabilité de le dire aux victimes et de nous assurer qu'elles ont un suivi médical et psychothérapeutique.
L'OMS a failli clore enfin le débat l'été 2019 et s'est rétracté à la dernière minute pour rester sur une position insatisfaisante que le burn-out est un 'phénomène' lié au travail, et non une maladie; qu'il s'agit d'un 'syndrôme' résultant d'un stress chronique qui n'aurait pas été géré avec succès. La faiblesse d'une telle définition face au raz de marée de cas de burn-out en Occident est consternante et pointe du doigt l'hypocrisie des instances régulatrices prises au piège d'une guerre de pouvoirs facile à imaginer. Nous nous retrouvons donc avec une maladie qui n'en porte pas le nom, que le Dr Patrick LEGERON surnomme -en attendant- un OMNI, un Objet Médical Non Identifié... Vaut-il mieux en rire qu'en pleurer? Sans doute. Mais de grâce ne nous prenons pas pour des imbéciles.
