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Photo du rédacteurMichel Tanguy

Burn-out et hypnose (2ème partie) : pour accompagner un changement nécessaire.

Lâcher l’impuissance acquise et retrouver l’estime de soi - Lâcher l’hyper contrôle -Faire le deuil de l’identité professionnelle -

On touche ici à des sujets profondément enracinés dans les constructions psychiques de la personne en burn-out. Le travail d’accompagnement du changement doit se faire en grande douceur, en sachant honorer et accueillir ces parties du moi qui ont permis aussi de faire de grandes choses dans le passé et de tenir bon face aux épreuves.

Avec le burn-out on est dans le syndrome de la torture de la goutte chinoise : un rien après mille riens est un rien de trop qui fait déborder le vase. Ce qui est traumatique dans l’expérience du burn-out n’est pas seulement la répétition de la torture mais également le refoulement répété de l’agressivité saine. L’hyper adaptation s’est faite à ce prix ! L’hypnose va permettre de récupérer la « bonne » rage qui fera sortir la victime de l’impuissance acquise et fondre sa peur du changement.

On peut imaginer de s’inspirer d’un protocole trauma issu de l’hypnose ericksonienne. En effet fréquemment la victime d’un burn-out accepte et subit « trop » et de façon injuste, un abus de pouvoir de sa direction. L’abus de pouvoir chronique peut être vécu comme un trauma qui se répète. Parce que dans un autre contexte la victime aurait réagi différemment, on va en hypnose lui permettre de re-contextualiser les scènes ou bien les personnes traumatisantes, de mettre par exemple son patron dans un tout autre contexte (un ring de boxe, un terrain de foot, etc.) où il deviendra alors possible à la victime d’exprimer sa puissance et sa colère. Le cerveau ne faisant pas la différence entre la scène d’origine et la re-scénarisation sous hypnose, il va engrammer dans l’expérience thérapeutique nouvelle, du courage, de l’audace et ainsi monter l’estime de soi.

Pour accompagner les protocoles de deuil de l’identité professionnelle j’aime proposer un temps d’hypnose avec une métaphore sur les choses qui ont été utiles à un moment de la vie mais ne le sont plus. Je peux alors adapter par exemple une métaphore proposée par Nicolas Dumont* sur les meurtrières des châteaux forts du Moyen Age qui n’ayant plus d’utilité à la Renaissance ont permis d’ouvrir de vastes fenêtres avec des vitraux magnifiques…

L’hyper contrôle est un thème récurrent chez les profils à burn-out. Si dans le travail thérapeutique le client parvient à relier son besoin excessif de contrôle à un message contraignant clairement identifié et associé à son éducation parentale, alors je pense qu’une séance d’hypnose peut aider à transformer ce besoin en re-scénarisant les situations-source. Il est intéressant de demander à la personne de nommer dans son entourage un « enseignant » du lâcher prise, et lui demander de décrire comment il fait. Je peux aussi suggérer de décrire le lâcher prise d’un chat, comment il s’étire, détend chacun de ses muscles, ronronne, va où il veut librement, ne cherchant pas à faire plaisir aux autres mais sachant se faire plaisir à lui-même, etc… Je peux ensuite demander à la personne de se projeter dans une scène du futur et d’adopter les nouveaux comportements de lâcher prise du chat…

* Nicolas Dumont, psychologue, formateur et auteur. Créateur de la formation certifiante d'hypnothérapeute éricksonien et transpersonnel au CesHum


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