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  • Photo du rédacteurMichel Tanguy

Burn-out : comment se désidentifier de son travail ?

En réalité pour l’accompagnement du burn-out, j’ai identifié, adapté et conçu près de 20 protocoles qui se répartissent tout du long des 4 temps de thérapie adaptés au passage de cette crise psycho-spirituelle (soutien- égocide- reconstruction- consolidation). J’ai choisi d'en présenter sept dans mon mémoire de fin d'études de psychopraticien transpersonnel du CesHum, ce sont ceux que j’utilise systématiquement avec mes clients en burn-out. Peut-être écrirai-je un livre un jour pour publier sur ce sujet qui me tient à coeur. Je sens souvent les thérapeutes et coachs un peu démunis en terme d'outils d'accompagnement pour aider leurs clients à traverser ce passage bien particulier. N'oublions pas que si le burn-out est dans un premier temps une maladie (qui exige un long arrêt de travail, du repos, une psychothérapie adaptée), il est aussi un appel à réajuster nos choix de vie qui nous ont conduit droit dans le mur, et qui le referont si nous ne nous changeons pas profondément.

La personne en burn-out est systématiquement hyperinvestie dans son travail. Son identité professionnelle prend beaucoup de place dans sa vie. Trop ! Hélas au point de se désintéresser voir d'oublier ses autres identités (sociales, personnelles, spirituelles, passions, hobbies, sport, etc).

Aujourd'hui j'ai envie de vous parler du Protocole de désidentification d’Assagioli, décrit par Irvin Yalom dans "Thérapie existentielle".

Roberto Assagioli est un psychiatre transpersonnel qui a fondé la psychosynthèse, un courant important de la psychologie intégrative. « Si Freud a exploré la cave et le rez de chaussée, Assagioli a rajouté les étages, les fenêtres, les terrasses d’où l’on voit les étoiles » aurait dit de lui un de ses élèves. J’aime son protocole de désidentification qui permet à la victime d’un burn-out justement de quitter la cave et ses identifications et attachements malsains (au travail notamment) pour monter à la lumière : nommer toutes ses « sous-personnalités » et les regarder différemment afin de favoriser la réalisation de ses valeurs ultimes. Accéder à l’espace de l’être authentique. Alain Delourme , psychologue et formateur le dit très bien dans son livre "La thérapie prospective" : « En fait notre identité est multiple et il convient de faire le tri pour soutenir ce qui mérite de l’être et ranger ce qui est périmé. »

Cas Antonin :

Je propose à ce client en burn-out de couper une feuille blanche en 8 morceaux, et d’écrire huit réponses à la question : Qui suis-je ? Puis de les classer par ordre d’importance.

1- Un trentenaire parisien branché

2- Un recruteur expert, éthique, libre

3- Un clown (donne de la joie/triste à l’intérieur)

4- Un gourmand de la vie (social, culinaire, sportif, culturel, sexuel)

5- Un grand voyageur

6- Un gay assumé

7- Un passionné de cheval

8- Un fils de parents divorcés

Je demande maintenant à Antonin d’imaginer, en prenant le temps, ce qu’il ressentirait s’il perdait un par un chacune de ses personnalités. Puis de les ré-intégrer lentement en commençant en sens inverse.

Antonin grâce à cet exercice - et parce qu’il avait pu ressentir la perte de chaque sous-personnalité - a pu distinguer l’essentiel de l’accessoire. Son être essentiel n’était pas comme il l’avait imaginé ce trentenaire parisien recruteur expert ; mais plutôt un gourmand de la vie et clown, qui aime apporter la joie aux autres, tous les jours.

Se détacher de son moi-professionnel vampirisant et investir son énergie dans tout le bon ailleurs devint une évidence pour lui, suite à ce travail.

Cet outil, à la fois simple et puissant, me sert beaucoup dans mes accompagnements.

Amis et collègues coachs ou thérapeutes, n'hésitez pas à me partager vos impressions voire vos propres retours d'expérience.

A bientôt !





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